En 1355, le Traité de Paris entre le Roi de France Jean le Bon et Amédée VI de Savoie (le célèbre Comte Vert) fixe la frontière entre les deux états « sur le Guiers » mais sans préciser s'il s'agit du Guiers Vif ou du Guiers Mort. C'est le début d'une querelle de 400 ans : la querelle de l'Entre Deux Guiers qui est entre deux états mais aussi entre deux seigneurs (la Commanderie de Les Echelles et les Chartreux).

Les habitants d'Entre Deux Guiers profitent du statut trouble de leur contrée : contre bande, évitement du fisc, braconnage... c'est aussi l'époque de Mandrin qui écume la région et y recrute certains de ses lieutenants.

 

  

Le Roi de France, Jean Le Bon

 

 

 
En 1760, le Traité de Turin entre la France et la Savoie fixe la frontière sur le Guiers Vif : le bourg d'Entre Deux Guiers devient définitivement français et il est coupé du bourg-mère de Les Echelles par une frontière.

En 1860, la Savoie est rattachée à la France et la frontière est supprimée. C'est une ouverture d'abord physique qui améliore les communications (apparition du premier pont en pierre entre les deux localités puis l'ouverture de la voie ferrée d'intérêt local du Voiron-Saint Béron (VSB) à la fin du XIX ème siècle.

Une ouverture économique ensuite avec la mise en place du district industriel du Guiers c'est à dire un ensemble de PME dans le secteur du bois (scierie, papeterie, cannes, tourneries, meubles, écrins...) souvent créées par des artisans extérieurs à la région, fonctionnant en réseau à partir de ressources locales du bois, de l'eau et d'une main d'œuvre rurale en surnombre, ouvertes commercialement sur la France, sur l'Empire et sur l'étranger.

Ce district industriel du Guiers atteindra son apogée dans l'Entre Deux Guerres.

 
Pierre Baffert.